La notion de prévention est indéniablement au cœur de la réflexion de l’Institut de la Protection Sociale.
Après la récente création du Comité Technique « Curatif ET préventif : le nouvel enjeu du système de soins français » piloté par Laurent Ouazana, l’IPS alerte aujourd’hui les pouvoirs publics sur les limites atteintes par les orientations curatives de notre système de soin en matière de financement.
Force est de constater que les réformes successives et foisonnantes de l’assurance maladie n’ont conféré aucune pérennité au système de protection sociale français.
La situation s’avère même de plus en plus alarmante pour les populations fragilisées (personnes âgées dépendantes et personnes handicapées). Comment dès lors soutenir et entretenir un système structurellement déficitaire, incapable de protéger les plus fragiles ?
Face à cet inquiétant constat, l’Institut de la Protection Sociale demande aux Pouvoirs Publics de revoir en profondeur l’équilibre entre le préventif et le curatif et d’instaurer une visite annuelle obligatoire de prévention.
La comparaison établie par l’IPS peut paraître osée mais reste finalement assez juste : nous acceptons cette obligation pour nos voitures au risque de payer une amende. Pourquoi ne l’accepterions-nous pas pour notre santé ?
Pour l’Institut de la Protection Sociale, orienter notre système d’assurance maladie vers le « curatif » pourrait d’une part permettre de réduire de nombreuses dépenses de santé et d’autre part d’offrir aux patients de plus grandes chances de guérison.
En instaurant une visite annuelle obligatoire, l’IPS ne souhaite en aucun cas remettre en cause l’universalité de la Sécurité Sociale ou prévoir des incitations financières pour les médecins, laissant croire que ces derniers ne rempliraient pas bien leurs missions et que seule une incitation financière changerait leur comportement.
Aux yeux de l’IPS, la Sécurité Sociale doit rester « la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes » Ordonnance du 4 octobre 1945 portant création de la Sécurité Sociale.
Mais cette solidarité doit avoir une contrepartie qui dépasse la notion actuelle de cotisations sociales. Il est aujourd’hui nécessaire d’intégrer la notion de responsabilisation de tous, en tant qu’acteur de notre propre santé et de celle de nos proches. Dans le même temps, les économies substantielles dégagées permettraient à l’assurance maladie de dégager les budgets nécessaires pour accompagner les personnes les plus fragiles…
Une proposition concrète et opérationnelle à soutenir !
Quelques rappels sur l’Assurance Maladie en France :
– Les dépenses totales de santé représentent 11,6% du PIB en 2013
– 158,3 milliards d’euros de prestations nettes ont été versées en 2014
– Si la progression des dépenses chaque année (ONDAM) a été régulée entre +2 et +2,5% par an, la perte de l’assurance maladie se situe chaque année depuis presque toujours entre -5 et -10 milliards d’euros
– Plus de 115 Milliards d’euros de perte cumulée ces 15 dernières années