Pas un jour ne se passe sans que le Régime Social des Indépendants, le fameux RSI, ne soit devenu le sujet d’un appel à suppression.
Il est temps de sortir des postures faciles.
Accusé de fragiliser les petites entreprises, le régime social des indépendants fait l’objet de critiques nourries de nombreux candidats à la présidentielle, quel qu’en soient les bords politiques.
Pour certains, c’est « une catastrophe, une machine à détruire de l’emploi, des entreprises et des toutes petites entreprises». Pour d’autres, il a «gravement contribué à la défaillance de nombreuses entreprises, il faut le remettre sérieusement à plat». Quand un troisième déclare vouloir le «supprimer» par souci de «justice».
N’en jetez plus, la coupe est pleine !
Le RSI a posé de sérieux problèmes de gestion à un grand nombre d’entreprises.
Pour autant, rappelons quelques vérités :
- La situation de gestion s’avère bien meilleure qu’elle ne le fut. Mais le principe de Tocqueville s’appliquant toujours avec force, on ne supporte plus les difficultés pouvant subsister.
- Instaurer une assurance chômage pour les entrepreneurs serait-il la panacée comme suggèrent certains ? On peut en douter quand on voit le succès des plus modestes des contrats « pertes d’emploi » souscrits dans le cadre de la loi Madelin par les entrepreneurs.
- Aligner le RSI sur le régime général des salariés, c’est s’engager à augmenter fortement les cotisations obligatoires des indépendants. Quand on connait l’aversion des dirigeants au paiement des charges sociales, on peut légitimement douter que ceux qui proposent cette mesure aillent jusqu’au bout de leur logique.
Des solutions opérationnelles existent.
L’Institut de la Protection Sociale en propose plusieurs qui peuvent être mises en place aisément.
Ce serait l’honneur des politiques d’y réfléchir pour s’en emparer, appliquant ainsi la maxime de Richelieu : « l’art de la politique est de rendre possible ce qui est nécessaire ».