Le Conseil d’orientation des Retraites vient de publier un document très instructif sur les conséquences des nouvelles projections démographiques de l’Insee.
Et les nouvelles ne sont pas bonnes pour nos retraites.
Comme elle le fait tous les 5 ans, l’Insee a publié fin octobre 2016 de nouvelles projections (à l’horizon 2070). Sur ces bases, le COR a présenté plusieurs documents détaillant ces hypothèses et leurs conséquences sur plusieurs indicateurs importants pour le système de retraite.
Quels en sont les principaux enseignements :
- Par rapport aux projections précédentes, le rapport démographique (ratio entre le nombre de personnes âgées et le nombre d’adultes en train de travailler), est révisé à la hausse de près de 3 % à l’horizon 2040 et de 6 % à l’horizon 2060.
- Si l’on étudie le rapport entre les « 60 ans et plus » et les « 20 à 59 ans », celui-ci ne s’écarte guère du scénario central des précédentes projections jusqu’en 2030. C’est ensuite qu’il est révisé à la hausse.
Selon les variantes économiques de 2012, le scénario « population âgée » conduisait à des besoins de financement du système de retraite plus élevés de :
- 1,2 point de PIB (24 milliards d’€) en 2040
- et de 2,1 points de PIB (42 milliards d’€) en 2060
par rapport au scénario central.
La révision à la hausse du rapport démographique a plusieurs explications :
- Augmentation du nombre de personnes âgées au-delà de 2040 en raison de la hausse de l’espérance de vie
- Baisse du nombre de personnes en âges de travailler (cette baisse se situe entre 0,5 % et 1 % vers 2020-2030, puis elle atteint environ 3 % à l’horizon 2060). Elle s’explique par la réduction du solde migratoire (qui était de +100 000 dans le scénario central des précédentes projections, mais qui a été moins élevé que prévu sur le passé récent et est révisé à la baisse en projection (+70 000 dans le scénario central)).
En d’autres termes, le chemin des régimes de retraites risque d’être un peu plus escarpé que prévu….