C’est ce qui fait le charme de la retraite, c’est qu’on connait à l’avance les grandes tendances financières.
Toutefois, malgré l’accord du 13 mars 2013, les partenaires sociaux vont devoir remettre l’ouvrage sur le métier.
En effet, les derniers chiffres publiés avant les congés par l’ARRCO et l’AGIRC sont mauvais. De plus, l’affaiblissement de l’activité économique et la dégradation de l’emploi ne vont pas simplifier la donne.
L’avenir des retraites complémentaires des salariés du privé s’annonçait délicat.
Les nouvelles projections financières présentées avant les congés pour le régime ARRCO, qui couvre tous les salariés du privé, et celui de l’AGIRC, qui concerne les cadres ne l’ont pas éclairci.
Elles tendent même à rapprocher de quelques mois les échéances fatidiques.
Si aucune mesure n’est prise, le scénario médian présenté prévoit que les déficits successifs de l’AGIRC auront épuisé ses réserves – 9 milliards d’euros à fin 2013 – en 2018. Quant à l’ARRCO, ses 55,4 milliards de réserve auront fondu en 2027.
Or, ce scénario, que les partenaires sociaux ont décidé de prendre en référence pour leurs discussions à venir, se fonde sur un taux de chômage revenu à 7 % en 2030, et non en 2035.
Le moins qu’on puisse dire est qu’on en est loin et que la situation ne devrait pas s’améliorer sensiblement dans les prochains mois.
En limitant la revalorisation des pensions jusqu’en 2015, l’accord conclu en mars 2013 pour rétablir l’équilibre financier des régimes avait franchi un pas symbolique important.
Mais force est de constater que le gel des pensions ne suffit pas.
La situation la plus critique est celle de l’AGIRC. Selon certaines sources syndicales, si rien ne change, les pensions complémentaires versées aux cadres baisseront de 11 % en 2019 et jusqu’à 14 % sur trois ou quatre ans.
La fusion entre les deux régimes ne ferait que reporter de quelques années la consommation de leurs réserves cumulées aurait lieu en 2025 (soit un report de 7 ans).
Les discussions vont débuter avec une première séance se tenant le 28 novembre. Elles dureront plusieurs mois.
Mais des décisions fortes vont devoir être prises rapidement.
En effet, les régimes de retraite sont comme des grands pétroliers : on ne change pas le cap en 200 mètres !