Les 11èmes Rencontres Annuelles de l’Institut de la Protection Sociale (IPS) ont eu lieu mardi 23 janvier 2024, à Paris. L’enjeu était de repenser la protection sociale pour répondre aux multiples crises qu’elle affronte. Pour réfléchir à cette question centrale, deux tables rondes se sont tenues.
Crise de confiance et limites du système
La première avait pour thématique « Crise de confiance : comment faire évoluer un système de protection sociale qui semble atteindre ses limites ? ». Cinq intervenants ont répondu présents pour échanger et confronter leurs idées sur ce sujet :
- Cyrille Isaac, député (Modem) du Rhône et Président de la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MECSS) ;
- Xavier Iacovelli, sénateur (RDPI) des Hauts-de-Seine et vice-président de la commission des Affaires sociales du Sénat ;
- Olivia Roche, avocate et Présidente de l’Union des jeunes avocats à la Cour de Paris ;
- Julien Damon, professeur associé à Science Politique et conseiller scientifique de l’École nationale supérieure de sécurité sociale (En3S) ;
- Et Bruno Chrétien, Président de l’IPS.
La complexité de notre protection sociale française est souvent ressortie des débats comme vecteur de la crise de défiance actuelle, mettant en exergue la nécessité de se montrer pédagogue, notamment en insistant davantage sur le coût réel de notre système de protection sociale. Outre la pédagogie, nos intervenants se sont entendus sur la nécessité de remettre les partenaires sociaux au centre des grandes décisions relatives à la protection sociale.
Les points de vue ont divergé sur les priorités pour réformer notre système de protection sociale : reculer l’âge de la retraite ? Baisser le niveau de garanties ? Dérembourser davantage ? Ou au contraire axer sur la prévention afin de ne pas avoir à opter pour des solutions aussi punitives ?
La question de la dépendance, sujet qui deviendra majeur dans les années futures, a également été abordée. Avec toujours et encore la même question : comment financer un tel risque ?
L’avenir de la protection sociale
La seconde table ronde avait pour mission de réfléchir à la problématique suivante : « Entre contrainte de court terme et vision à long terme, quelles pistes à l’agenda pour notre protection sociale ? ». Plusieurs experts ont réfléchi à cette question :
- Béatrice Créneau-Jabaud, Présidente de la Caisse de prévoyance et de retraite des notaires ;
- Anne-Sophie Godon-Rensonnet, Directrice des services chez Malakoff Humanis ;
- Marie-Anne Montchamp, Directrice générale de l’OCIRP et ancienne Secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale ;
- André Montocchio, Président de la CAVAMAC ;
- Et Rolland Nino, membre fondateur de l’IPS et expert-comptable.
Comment rendre le service plus juste et plus efficace ? C’est par cette question que les intervenants ont débuté cette table ronde. Là encore, la question du financement est venue animer le débat. Plusieurs pistes ont été abordées : lutter contre la fraude, améliorer l’efficience du système, miser sur la capitalisation en matière de retraite, etc.
Par la suite, les participants ont été amenés à s’interroger sur différentes questions, parmi lesquelles :
- Faut-il encourager les Français à prendre davantage de plans d’épargne retraite ?
- Faut-il aligner la prévoyance des non cadres sur celle des cadres ?
- Et enfin, la prévention doit-elle rester dans le giron de l’État ou faut-il, au contraire, accorder plus de place aux assureurs ?
Une fois de plus, ces rencontres de l’IPS ont permis d’ouvrir des pistes de réflexion essentielles pour l’avenir de notre protection sociale.