Durant plusieurs décennies, nous avons laissé filer les déficits sociaux, repoussant toujours au lendemain les mesures douloureuses.
Comme un joueur de poker, nous pensions pouvoir nous refaire grâce à une croissance que nous n’avons jamais vraiment trouvée.
Les dramatiques évènements de Paris et le renforcement inéluctable des moyens militaires et policiers vont accélérer des arbitrages sévères au niveau de nos comptes sociaux.
La France est en guerre.
Elle l’est depuis des années, sans que le plus grand nombre de nos concitoyens n’en n’ait vraiment conscience.
Après la chute du Mur de Berlin, les dirigeants Occidentaux appelaient tous en chœur à percevoir les « dividendes de la paix ». En réduisant drastiquement nos budgets militaires et policiers, nous avons pu laisser filer les dépenses sociales au-delà du raisonnable.
L’heure est à l’inversion des priorités budgétaires et ce pour de nombreuses années.
Il est illusoire de penser que les mesurettes financières annoncées dans l’urgence sont à la hauteur de la situation sécuritaire à laquelle la France est confrontée.
Au-delà de l’effet de tribune, le Pacte de sécurité n’est en rien déconnecté du Pacte de stabilité.
Si nous ne pouvons équilibrer nos comptes sociaux, nous ne pourrons financer notre sécurité physique !
C’est la raison pour laquelle les actes terribles que nous venons de vivre vont accélérer la réforme de la protection sociale que nous vivions jusqu’alors de manière lente et relativement paisible.
Les attentats d’hier, c’est moins de retraite et de prestations santé demain.
Là encore, pour éviter de faire des choix dans l’urgence, le moment est venu d’engager une refondation profonde de notre système de protection sociale.
L’IPS formule pour cela des propositions novatrices dont les décideurs auraient tout intérêt à s’emparer pour éviter demain de se le faire imposer par nos créanciers.