La dernière lettre du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie analyse l’attrait du statut d’Indépendant pour les jeunes.
Ses enseignements s’avèrent des plus intéressants.
Après une décroissance, due notamment à la diminution de l’emploi agricole indépendant, le nombre d’indépendants est reparti à la hausse depuis les années 2000 : plus 1 % en moyenne chaque année.
Mais cette évolution n’est pas limitée au seul hexagone car elle existe aussi dans des pays voisins, Royaume-Uni ou Pays-Bas.
En France, le succès du statut d’autoentrepreneur explique, en partie, l’augmentation des effectifs des Indépendants.
L’opinion des Français sur le travail indépendant
Malgré cette évolution, la grande majorité des Français (70 %) considère encore que le statut salarié demeure plus enviable.
- Pour les plus âgés, le jugement est plutôt négatif : pour eux, ce statut est synonyme de lourde charge de travail, venant empiéter sur la vie personnelle.
- Mais aspect intéressant, pour les plus jeunes, l’opinion est positive : 45 % de la tranche d’âge 18-24 ans estime ainsi qu’il est préférable d’être à son compte. Et le CREDOC relève que ce choix n’est pas fait par défaut face aux difficultés à trouver un emploi salarié. Au contraire, il s’agit d’une réelle aspiration à plus d’indépendance pour garder la maîtrise de sa vie professionnelle et personnelle.
Toutefois, cet engouement baisse chez les 25-39 ans, pour lesquels le statut d’indépendant n’est jugé enviable que par 27 %.
Pour les jeunes, les atouts du statut d’indépendant sont :
- Plus de liberté, pour 47 % des personnes interrogées
- Pouvoir adapter son travail à sa vie privée
- Avoir des revenus plus importants
Pour les jeunes, le statut de salarié n’est plus associé ni à sécurité, ni à protection sociale.
20 % des jeunes déclarent avoir travaillé occasionnellement au cours des 12 derniers mois, de manière indépendante (auto-autoentrepreneuriat, chauffeur ou hôte via un site internet, garde d’enfant ou aide aux personnes âgées, etc.).
Favorisées par le développement du numérique, ces pratiques de travail occasionnel sont d’autant plus courantes que l’individu est diplômé (le taux atteint 10 % chez les diplômés du supérieur contre 6 % chez les non-diplômés).
Or, les nouveaux Indépendants demeurent encore faiblement couverts en protection sociale.
- Leurs régimes obligatoires ne comprennent pas de protection en cas de perte d’emploi.
- Certaines professions indépendantes n’ont pas prévu d’indemnisation en cas d’incapacité de travail suite à accident ou maladie.
- La couverture en cas d’invalidité, se révèle très insuffisante.
Leurs régimes de retraite présentent globalement des cotisations plus faibles que celles du statut salarié.
La souscription de solutions supplémentaires, type contrats Madelin, s’avère d’autant plus nécessaire pour ces indépendants.