La crise sanitaire et économique que nous traversons constitue un formidable accélérateur des évolutions à l’œuvre dans notre pays depuis de nombreuses années.
On expliquait encore ces derniers mois aux Français qu’ils avaient la chance de bénéficier du meilleur système de protection sociale au monde, mais ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui.
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Devant l’absence de réserves sanitaires stratégiques, constatant les graves dysfonctionnements du système de santé malgré l’engagement des personnels soignants et confrontés à une crise économique d’une ampleur inédite, les Français peuvent légitimement s’interroger sur l’utilisation qui est faite de leur argent.
Ils constatent en outre l’intervention tatillonne jusqu’à l’absurde d’un Etat qui invente des procédures administratives inconnues dans les autres pays développés.
Ce que les Français ignorent encore, c’est que cet état d’esprit préside au pilotage de l’Assurance Maladie, quels que soient les gouvernements, et ce depuis des décennies. Depuis les années 2000, les contraintes juridiques s’empilent, limitant au plus court les initiatives des opérateurs de l’assurance santé, qu’il s’agisse des mutuelles, des institutions de prévoyance ou des assureurs. Le choix des gouvernants, conscient ou non, a privilégié un pilotage toujours plus concentré entre les mains de l’Etat au détriment de la marge d’initiative laissée aux entreprises, aux salariés ainsi qu’aux opérateurs d’assurance.
Sans révision profonde des objectifs essentiels d’une protection sociale durable, aucune tentative de réforme ne pourra aboutir à la mise en œuvre d’un système vertueux et pérenne.
Convaincu que cette nouvelle organisation devra reposer sur une vraie confiance à l’ensemble des acteurs (assurés, partenaires sociaux, entreprises et opérateurs) et offrir plus de liberté aux Français dans leurs choix individuels et collectifs, l’IPS s’est engagé depuis plusieurs mois dans une réflexion basée sur 3 certitudes :
• Le travail, pour être encouragé et valorisé, ne doit plus être l’élément central du financement du système de protection sociale.
• Les individus, pour être mieux protégés des risques lourds, doivent bénéficier d’une protection adaptée à leur cycle de vie.
• Les partenaires sociaux, connectés à la réalité du terrain, aux spécificités professionnelles, économiques et humaines, doivent conserver le pilotage effectif des régimes complémentaires de retraite qu’ils ont su gérer efficacement.
Ces pistes de réflexions, dont l’IPS vous présente l’architecture dans la présente note, constitue le socle d’un dialogue qui va s’engager dans les prochaines semaines entre ses membres et les personnalités reconnues sur ces questions afin de susciter la réflexion des acteurs concernés autour de propositions concrètes et chiffrables, sans retomber dans les travers d’une démarche centralisée et rigide qui depuis ces dernières années reste trop souvent la norme dans la conduite des projets de réforme. Nous en déclinerons techniquement des propositions concrètes qui seront présentées dans les prochains mois.