« Nous devons redéfinir les objectifs essentiels de la protection sociale pour garantir
efficacement les Français. »
Le contenu
Les grandes réformes de ces 40 dernières années nous ont conduit à la situation complexe d’aujourd’hui.
En 1982, baisser de 5 ans l’âge de départ en retraite devait nous permettre de régler les problèmes d’emploi :
- Plus de 40 ans après, le chômage est toujours plus élevé en France que dans les pays développés et nos entreprises n’arrivent pas à embaucher aisément un personnel formé et motivé.
En 1995, le plan Juppé confiait à l’Etat la gestion directe de la sécurité sociale, écartant les partenaires sociaux jugés peu fiables :
- L’explosion bureaucratique qui en a résulté a généré un système dépassé incapable de réagir efficacement face aux problèmes de grande ampleur. La crise sanitaire aura dévoilé au monde les limites de cette politique centralisatrice suivi par tous les gouvernements.
En 1998, la réforme des 35 heures payées 39 devait régler le chômage et renforcer l’efficacité de notre économie :
- Elle a dégradé durablement la productivité de nos entreprises, limité les augmentations salariales et déréglé de manière durable le fonctionnement de l’hôpital. Les seuls bénéficiaires incontestables ont été les entreprises des pays concurrents.
Durant ces dernières décennies, quelle que soit la couleur politique des gouvernements, les politiques éducatives se sont détournées de la transmission sérieuse des savoirs fondamentaux, notamment scientifiques :
- Un nombre grandissant d’élèves et d’étudiants ne maîtrisent plus les bases de l’orthographe et du calcul, constituant un frein majeur au développement de notre économie.
En 2020, le Gouvernement a fait le choix du « quoi qu’il en coûte », prenant une décision de confinement de l’économie pour une maladie dont le taux de létalité s’avère au final limité :
- En aggravant la dette dans des proportions hors de toute limite, cette politique nous expose comme jamais dans notre histoire récente à une perte de souveraineté budgétaire et financière.
La crise sanitaire et économique que nous traversons constitue un formidable révélateur des évolutions à l’œuvre dans notre pays depuis de nombreuses années.
On expliquait encore il y a peu aux Français qu’ils avaient la chance de bénéficier du meilleur système de protection sociale au monde… Mais effarés devant l’absence de réserves sanitaires stratégiques, constatant les graves dysfonctionnements du système de santé malgré l’engagement des personnels soignants et confrontés à une crise économique d’une ampleur inédite, les Français s’interrogent légitimement sur l’utilisation qui est faite de leur argent. Ils constatent l’intervention tatillonne jusqu’à l’absurde d’un Etat qui invente des procédures administratives inconnues dans les autres pays développés.
Le choix des gouvernants, conscient ou non, a privilégié un pilotage toujours plus concentré entre les mains de l’Etat au détriment de la marge d’initiative laissée aux entreprises, aux salariés ainsi qu’aux opérateurs d’assurance et à la mutualité.
Si notre modèle économique et social fondé sur l’endettement et la distribution est maintenu en l’état, voire amplifié, la chute de notre pays est irrémédiable :
• Nous sortirons rapidement des 10 premières puissances mondiales à l’horizon de moins de 10 ans.
• Sur le plan financier, nous n’échapperons pas à une crise majeure quand les taux d’intérêt commenceront à remonter, rendant le remboursement de notre dette impossible. L’appel au FMI sera alors notre seul recours avec toutes les conséquences qui en découlent.
Nous devons de toute urgence refondre notre modèle de protection sociale en faisant des choix qui pour certains, ne nous voilons pas la face, seront douloureux.
De manière prioritaire, nous devons impérativement redéfinir les objectifs essentiels de protection pour les garantir efficacement – parfois mieux que ce qui est fait aujourd’hui.
La campagne présidentielle est le temps privilégié pour débattre et arbitrer des orientations stratégiques majeures.
Convaincu que cette nouvelle organisation devra reposer sur une vraie confiance à l’ensemble des acteurs (assurés, partenaires sociaux, entreprises et opérateurs) et offrir plus de liberté aux Français dans leurs choix individuels et collectifs, l’IPS s’est engagé depuis plusieurs années dans une réflexion basée sur 3 certitudes :
• Les individus, pour être mieux protégés des risques lourds, doivent bénéficier d’une protection adaptée à leur cycle de vie.
• Les partenaires sociaux, connectés à la réalité du terrain, aux spécificités professionnelles, économiques et humaines, doivent conserver le pilotage effectif des régimes complémentaires de retraite qu’ils ont su gérer efficacement.
• Le travail, pour être encouragé et valorisé, ne doit plus être l’élément central du financement du système de protection sociale.
Fidèle à son ADN, l’IPS formule des propositions étayées et argumentées destinées aux responsables politiques. En raison de l’urgence de la situation, les engagements des candidats doivent reposer sur des plans d’actions concrets.
Ces propositions seront transmises aux équipes de campagne des différents candidats pour alimenter le débat présidentiel.
Nous leur demanderons de se positionner afin que nous puissions évaluer dans les prochains semaines la pertinence des propositions de chaque candidat sur ces sujets essentiels.