Dans son avis adopté fin 23 septembre, le Haut Conseil des finances publiques « considère que les prévisions de croissance du gouvernement pour 2016 et 2017 (+1,5 %) sont « un peu élevées au regard des informations connues », et tendent à « s’écarter du principe de prudence qui permet d’assurer au mieux le respect des objectifs et des engagements pris en matière de finances publiques.
En d’autres termes, les hypothèses sont comme des celles du COR en matière de prévisions retraite : bien trop optimistes
Emanation de la Cour des Comptes, le Haut Conseil considère « que les prévisions de croissance du gouvernement pour 2016 et 2017 (1,5 % pour chacune des deux années) sont un peu élevées au regard des informations connues, compte tenu des facteurs baissiers qui se sont matérialisés au cours des derniers mois (atonie du commerce mondial, incertitudes liées au Brexit et au climat politique européen, conséquences des attentats,…).
Elles sont ainsi supérieures à la plupart des autres prévisions disponibles et au ‘consensus forecasts’ de septembre. En effet, selon ce dernier, les économistes anticipent plutôt en moyenne une croissance du PIB de 1,4 % en 2016 et de 1,2 % en 2017.
Si les prévisions d’inflation retenues pour 2016 (+0,1 %) et 2017 (+0,8 %) sont jugées « raisonnables », les prévisions d’emploi et de masse salariale pour 2017 paraissent, elles aussi « un peu élevées en lien avec les prévisions de croissance ».
Côté dépenses, le Haut conseil estime que les risques pesant sur les dépenses sont plus importants en 2017 que les années précédentes : caractère « irréaliste » des économies prévues sur l’Unédic, « fortes incertitudes » sur la réalisation des économies de grande ampleur prévues par l’Ondam, « incertitudes également » sur l’évolution des dépenses de l’État et des collectivités territoriales (compte tenu notamment des facteurs d’accélération de la masse salariale), etc.
À ces risques, le Haut conseil ajoute « ceux portant sur les prévisions de recettes du fait des hypothèses économiques favorables retenues dans le PLF ». Par conséquent, il estime « improbables les réductions des déficits prévues par le PLF pour 2017 (de -1,6 point du PIB à -1,1 point pour le solde structurel, de -3,3 points à -2,7 points pour le solde nominal) » et, « sur la base des informations dont il dispose », « considère comme incertain le retour en 2017 du déficit nominal sous le seuil de 3 points du PIB ».
Recettes sur-évaluées, dépenses sous-évaluées, les bonnes techniques d’un budget qui n’est pas sincère……