Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) vient de travailler sur les comportements conjugaux et leurs conséquences en matière de retraite.
Les réflexions s’avèrent très instructives.
Le COR observe ainsi que célibat et risque de divorce continuent de croître au fil des générations ce qui risque de remettre en cause l’efficacité de la réversion telle qu’elle est actuellement conçue.
Par ailleurs, le nombre d’années passées en couple tend à reculer. Cela pose la question de savoir si les femmes ayant « peu ou pas de droits dérivés » pourront le compenser par des droits propres suffisants.
Le COR recense ainsi 3 transformations majeures dans les comportements conjugaux :
- la baisse des mariages,
- la montée des divorces,
- et, au final, la moindre fréquence de la vie en couple (sauf après 70 ans grâce à l’allongement de l’espérance de vie des générations plus anciennes).
Ainsi, les unions dites « libres » ou dans le cadre d’un Pacs ne compensent pas le déclin du mariage :
- Nous sommes passés de 300 000 mariages en 2000 à 230 000 en 2013
- et, sur la même période, de 114 000 divorces à environ 130 000.
On compte actuellement environ 1,5 million de personnes Pacsées, plus de 23 millions de personnes mariées et 7,2 millions de personnes en union libre.
5% des divorces impliquaient en 2000 un homme de 60 ans et plus et 3% une femme de 60 ans et plus. Ces proportions sont respectivement passées à 10% et 6% en 2011.
La proportion de femmes célibataires à l’âge de 50 ans (10 % avant 1950) pourrait atteindre 44 % pour les générations nées dans les années 1980. La part des femmes divorcées progressant à tous les âges, ces tendances risquent de remettre en cause l’efficacité des dispositifs de réversion. En effet, ces derniers avaient été conçus pour des couples mariés stables, moyennant quoi le maintien du niveau de vie des veuves était peu ou prou assuré.
Ce que représente la réversion
En masse financière, le poids des pensions de réversion (à législation inchangée) devrait se réduire d’ici à 2060 :
- De 1,6 point de PIB en 2014 (et 12 % de la masse des pensions),
- elles ne devraient représenter que 1,2 point de PIB en 2060 (8,8 % de la masse des pensions).
Cela s’explique par la progression plus rapide de l’espérance de vie des hommes : les femmes étant les principales bénéficiaires de ces droits dérivés, elles les percevront plus tard et moins longtemps.
Pour aller plus loin : le compte-rendu de réunion du COR