Voie médiane entre le salariat et l’entrepreneuriat, le portage salarial demeure encore méconnu. Il offre pourtant une troisième voie qui répond à une certaine demande. Il permet en effet de créer son activité de manière autonome avec la liberté de l’entrepreneur, tout en bénéficiant du statut salarié.
Le principe du portage salarial est simple : l’indépendant facture des honoraires à ses clients et les reverse à une société de portage, dont il est salarié. La société de portage s’occupe des aspects administratifs, calcule et prélève les cotisations sociales. Ensuite elle reverse à l’indépendant un salaire net et lui établit une fiche de paie, en prélevant au passage une commission d’environ 10 %. La société de portage propose aussi des formations et procure des conseils.
L’indépendant bénéficie ainsi d’un double avantage :
- Il se libère de toute la partie administrative pour se concentrer sur son métier
- Comme tout salarié, il accède aux prestations chômage, retraite, prévoyance et santé.
Aujourd’hui, le portage séduit quelque 60 000 personnes en France et connaît une croissance de 15 % par an depuis trois ans.
Estimé à 500 millions d’euros aujourd’hui, le marché du portage devrait dépasser le milliard dans les quatre ans à venir.
Né il y a vingtaine d’années, le portage s’est historiquement développé chez les cadres quinquagénaires licenciés, en leur permettant de retrouver une activité jusqu’à la retraite. Aujourd’hui, le portage séduit aussi les 30-35 ans venus du digital, qui veulent conserver la liberté du mode start-up tout en s’assurant un filet de sécurité.
À l’étranger, des formules similaires se sont développées, comme les « co.co.pro » en Italie avec 400 000 personnes ou les « Umbrella Companies » en Grande-Bretagne qui comptent 200 000 personnes.
Pour autant, s’il correspond à un besoin chez certains indépendants, le portage n’apporte qu’une illusion de sécurité. En effet, la protection sociale des salariés ne vaut que si….. on est en mesure de la financer. En d’autres termes, le salaire versé par la société de portage correspondra au revenu économique que l’indépendant est en mesure de dégager grâce à son activité.
Au final pas de miracle : salarié, porté ou indépendant, il faudra payer !