La première séance de travail de l’année 2016 du Conseil d’orientation des retraites a été consacrée à la construction des hypothèses économiques du conseil, sur lesquelles il base ses projections financières sur le système de retraites en France.
Or ces dernières sont souvent bien trop optimistes, notamment en matière de croissance et de chômage depuis la crise de 2008, les évolutions constatées se sont révélées moins favorables.
Le COR réfléchit à instaurer d’autres évolutions des projections financières des régimes, sachant qu’une modification substantielle des scénarii nécessiterait de mener un nouvel exercice complet de projection, ce qui ne serait pas envisageable avant le rapport annuel du COR de juin 2017.
Jusqu’à présent, les projections du COR se sont appuyées, à chaque fois, sur plusieurs hypothèses de chômage comprises entre 3 % et 10 % pour l’ensemble des exercices avec deux hypothèses toujours présentes dans tous les rapports : 4,5 % et 7 %.
L’hypothèse de 4,5 % de taux de chômage à long terme a toujours été présentée comme une hypothèse volontariste de retour au plein-emploi. Ce qui prêterait à sourire quand on observe les résultats de la France, si ce n’était le drame personnel que constitue le chômage pour tous ceux qui en sont victimes.
De même, concernant la productivité, le COR a également dû corriger le tir. Entre 2001 et 2006, il tablait sur des hypothèses variant entre + 1 % et + 2,5 % par an, puis seulement entre +1 % et + 2 % depuis.
Pour le COR, deux types de modifications des scénarios pourraient alors être discutés :
- Soit une modification des bornes minimale et maximale retenues pour la fourchette des taux de chômage et des rythmes de croissance de la productivité,
- Soit une modification du rythme de convergence du chômage et de la productivité vers leurs valeurs cibles.
Il sera intéressant d’observer les hypothèses qui seront retenues. En effet, systématiquement optimistes, elles nuisent à la pédagogie du COR dont les calculs devraient être reconnus par tous pour leur pertinence et leur fiabilité.