L’OCDE vient d’attirer l’attention sur l’impact des taux d’intérêt faibles sur les fonds et les assureurs.
Ces derniers pourraient se retrouver avec des actifs insuffisants pour honorer leurs engagements, à moins de revenir sur leurs promesses de retraites ou de rentes.
Des baisses de pensions qui se profilent ?
Dans la première édition des « perspectives sur l’entreprise et la finance », l’OCDE souligne le risque que les fonds de pension et les compagnies d’assurance se lancent dans une chasse effrénée au rendement pour pouvoir honorer leurs engagements.
Au cours des 5 prochaines années, les actifs :
- des fonds de pension devraient croître de +26 %. Ils passeraient de 28 400 milliards de dollars, en 2014, à 35 800 milliards en 2019,
- des compagnies d’assurance progresseraient de +33 % (passant de 28 200 milliards à 37 700 milliards de dollars).
- des fonds communs de placement progresseraient de +38 % (passant de 33 400 milliards de dollars à 46 100 milliards de dollars).
Les auteurs du rapport trouvent « préoccupantes » les perspectives relatives à la solvabilité des organismes de retraite et des compagnies d’assurance-vie. Leurs perspectives financières pourraient « sérieusement s’assombrir si, pour tenir les promesses de garanties constantes qu’elles ont faites quand les taux d’intérêt étaient plus hauts, ces institutions devaient se livrer à une ‘recherche de rendement’ effrénée » ce qui « pourrait accroître le risque d’insolvabilité ».
Le vieillissement de la population des pays de l’OCDE rend ces sociétés de plus en plus dépendantes des engagements pris par les organismes de retraite et les compagnies d’assurance ainsi que du rendement de leur épargne propre, gérée sous forme de produits de placement collectif par des sociétés d’investissement.
Or, un environnement marqué par « des taux d’intérêt durablement bas, assortis d’une croissance continuellement faible et d’un repli des taux d’inflation », pose donc « de sérieuses difficultés » aux systèmes d’assurance et de retraite qui devront servir des rentes pour des durées plus longues tout en devant s’appuyer sur des actifs moins rémunérateurs pour honorer leurs engagements.
Or les fonds de pension et les compagnies d’assurance font face à des engagements en augmentation constante avec, dans leur portefeuille d’actifs, un remplacement progressif des obligations aux rendements élevés par des titres beaucoup moins rémunérateurs.
Les difficultés que connaissent les organismes de retraite et les compagnies d’assurance-vie ont amené certains pays à s’engager dans une modification leur cadre réglementaire.
Plusieurs solutions sont possibles pour faire face à cette évolution :
- prolonger la durée des actifs pour assurer leur concordance avec celle des engagements,
- proposer des rendements garantis plus faibles sur les nouveaux contrats,
- renégocier les promesses de rentes
- augmenter les cotisations.
Dans le même temps, l’OCDE incite les autorités de réglementation et les responsables publics à se montrer vigilants pour empêcher une ‘recherche de rendement’ excessive ».
Cette prise de risque inconsidérées est bien ce qui a conduit à la crise des subprimes de sinistre mémoire.
Evitons de replonger une nouvelle fois…..