Il y a des dossiers dont on n’arrive pas à se débarrasser.
Et ce n’est pourtant pas faute d’essayer.
Pour le Gouvernement, la revalorisation des retraites de base est le dossier « sparadrap » du moment !
Qui peut s’y retrouver entre les différentes annonces de ces derniers jours ?
Les retraités modestes, qui touchent des pensions inférieures à 1.200 euros par mois, sont ainsi dans l’expectative.
En avril, lorsque le gouvernement décida d’exonérer les retraités modestes du gel des pensions, nul n’avait été en mesure de les recenser (Matignon avait assuré que plus de 6 millions de retraités seraient concernés).
Chaque organisme a donc traité ses données dans son coin. Or le dossier est complexe car il faut additionner la retraite principale et les complémentaires pour savoir si le plafond individuel de 1.200 € est atteint. D’où un vaste chantier d’interconnexion, forcément un peu périlleux.
Cependant, rien n’était certain car avec une prévision d’inflation moyenne 2014 variant aux environs de 0,5% et un rattrapage des « trop-perçus» de l’année dernière, les faibles pensions ne devaient au final ne pas être revalorisées.
C’est d’ailleurs ce que le ministère des Affaires sociales annonçait le vendredi 12 septembre 2014.
Mais face au tollé d’une partie de sa majorité, le secrétaire d’État aux relations avec le Parlement vient d’amorcer un virage à 180° en déclarant qu’un « coup de pouce » serait fait.
Le Premier Ministre doit ainsi annoncer très rapidement un geste pour les petites retraites. Il entend «compenser l’effet négatif de l’inflation sur les petites retraites».
Au-delà du débat politique lui-même, on peut quand même s’interroger sur cette plaie de notre fonctionnement public : l’absence de respect des règles établies que l’on modifie au gré des rapports de force du moment.
Car soit il y a inflation, et dans ce cas elle doit être compensée, soit elle n’existe pas et dans ce cas, quelle est la logique d’un « coup de pouce » ?
Le Gouvernement, étranglé par les échéances financières et une situation économique calamiteuse est contraint d’agir dans l’urgence, ce qui n’est jamais simple.
Nous arrivons au moment où il faut rectifier les errances de nos régimes de retraite initiées en 1982 avec l’abaissement massif de l’âge de départ.
Si le travail finit toujours par payer, l’absence d’exigence finit lui aussi toujours par le payer !
Ceux qui instaurèrent la retraite à 60 ans et les nombreux dispositifs de départ anticipé seraient bien avisés de le méditer…..