Le récent accord sur le financement des retraites complémentaires de salariés a été – comme il se doit –diversement commenté. Les plus hostiles ont dénoncé une régression sociale au prétexte que l’accord aboutissait, de fait, à reculer de 62 à 63 ans l’âge de départ à la retraite à taux plein.
Pourtant, cette vision de « régression sociale » au motif qu’on partirait plus tard en retraite est complètement dépassée.
Il est temps de changer notre regard sur le travail des plus anciens.
La plupart des Français ont bien compris que l’on ne peut concevoir un régime de retraite en 2015 lorsque l’espérance de vie moyenne est de 83 ans comme on le concevait en 1950, où l’espérance était de 68 ans.
Il est pour le moins étonnant que certains demeurent inaccessibles à cette logique arithmétique à la portée d’un enfant du primaire. Faut-il que notre système scolaire ait tant failli au niveau de l’apprentissage des savoirs fondamentaux…..
Mais la vraie question qui se pose est de savoir si l’allongement de la durée de vie au travail constitue vraiment une régression sociale ?
Toutes les études montrent combien l’exercice d’une activité professionnelle constitue un facteur d’insertion sociale et de réalisation de soi.
A l’inverse, l’interruption brutale de cette activité peut entrainer des perturbations de nature dépressive chez toute personne qui ne s’y est pas suffisamment préparée.
Cet aspect positif du travail doit évidemment être pondéré par l’intensité de celui-ci et par sa pénibilité. C’est la raison pour laquelle la prise en compte de celles-ci devrait constituer une variable majeure du départ en retraite, même si cette question est complexe.
Plutôt que de s’écharper sans profit sur l’âge de départ en retraite, il serait bien plus profitable pour la société et les travailleurs de réfléchir activement sur la manière d’adapter les professions à leur exercice par des personnes ayant dépassé 65 ans.
Le véritable progrès social serait d’assouplir les conditions de travail pour tenir compte de la démographie des années à venir plutôt que de se crisper sur la conservation butée des législations passées.
Par exemple, pourquoi ne pas offrir la possibilité d’intégrer des postes de fonctionnaires dans le domaine administratif à partir de 50 ans mais pas avant ?
Cela constituerait une vraie révolution bénéfique à la société et aux travailleurs par de nombreux aspects.