L’Insee vient de publier une étude très instructive : au maximum 20% des Français seraient susceptibles de souscrire une assurance dépendance privée.
L’étude publiée en février 2015 par la revue Économie et statistique de l’Insee révèle qu’au mieux 20 % de la population française serait susceptible de souscrire une assurance dépendance.
Cette situation est le résultat de plusieurs facteurs, au premier plan desquels une préférence individuelle pour le présent, qui conduit les individus à une forme de « myopie » sur le risque de dépendance, les empêchant ainsi de percevoir comme rationnelle l’intérêt de souscrire une assurance complémentaire.
Sur la base de ces résultats, deux solutions s’offrent à nous :
- soit un profond renouvellement de l’offre pour qu’elle soit des plus attractives. Cela passerait notamment par une plus grande transparence des produits (exclusions de garanties ou critères d’évaluation du niveau de dépendance)
- soit de contraindre la demande en instaurant une assurance obligatoire.
Cette solution aurait pour inconvénient de contraindre les choix individuels. Mais elle permettrait de régler le problème de financement de la dépendance, de solvabiliser la demande de services médicaux sociaux et de garantir le développement de soins de qualité.
Référence étude : « Dans quelle mesure les préférences individuelles contraignent‑elles le développement du marché de l’assurance dépendance ? », Roméo Fontaine , Manuel Plisson, Nina Zerrar. Économie et statistique n°474