Depuis le début de l’année 2016, 3 871 retraites progressives ont été attribuées, contre 1502 en 2014, rapporte une étude de la Cnavts publiée début mars 2016.
La retraite progressive rencontre-t-elle un vrai succès ?
Pas vraiment, tant on partait de bas….
Cette forte augmentation de 158 % s’explique par les nouvelles règles d’application, plus souples, de la retraite progressive instaurées par la loi du 20 janvier 2014.
Rappelons que la retraite progressive permet de réduire immédiatement son temps de travail sans diminuer dans la même proportion ses ressources et en continuant à augmenter ses droits à la retraite.
Ce dispositif mis en place en 1988 reste peu connu et concerne donc peu d’assurés, (5 208 bénéficiaires à fin décembre 2015).
Afin de rendre ce dispositif plus attractif, la loi du 20 janvier 2014 et le décret du 16 décembre 2014 ont en effet assoupli les conditions d’accès :
- Pour pouvoir en bénéficier, s’il faut toujours justifier d’une durée d’assurance minimale de 150 trimestres validés, ce n’est plus uniquement dans les régimes général, agricole, des indépendants et des professions libérales, mais dans l’ensemble des régimes obligatoires (fonction publique, régimes spéciaux).
- De plus, il faut aujourd’hui avoir au moins atteint l’âge limite de la retraite diminué de deux ans (sans pouvoir être inférieur à 60 ans).
Si le nombre de personnes pouvant bénéficier de la retraite progressive augmente, ils ne représentent en 2015 que 0,6 % des nouveaux pensionnés de droits directs (0,3 % en 2014),
Au 31 décembre 2015, le montant d’une retraite progressive versée par le régime général (en plus du salaire en temps partiel) s’élève à 403 euros, soit 438 euros pour les hommes et 382 euros pour les femmes.
Les femmes, qui sont le plus souvent en temps partiel, représentent 63,5 % des attributions en 2015.
Enfin, l’âge moyen des bénéficiaires est de 62 ans et 7 mois.