Compte Personnel d’Activité : une fausse bonne idée ?

Compte épargne temps (CET), compte personnel de formation (CPF) et enfin compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P),… l’heure est aux comptes personnels.

Que penser de cette nouvelle annonce du Président de la République ?

Le compte personnel d’activité (CPA) est présenté par la Présidence de la République comme l’innovation sociale majeure du Quinquennat.

De quoi s’agit-il : officiellement, de créer un « instrument de simplification destiné à faciliter l’accès aux dispositifs existants ». L’idée est de valoriser les acquis dans ces différents comptes pour les valoriser sous forme de points.

En réalité, le CPA a pour objectif d’être un levier de transformation en réorganisant la protection sociale dans un monde où la mobilité devient la norme.

Disons-le tout de suite : l’idée en elle-même est pertinente. La personnalisation de la protection sociale à la situation de chacun va dans le bon sens.

Mais comme chacun sait, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

En effet, la priorité est-elle à créer de nouveaux dispositifs de cette nature quand on sait que :

  • L’utilisation des CET est limitée aux grandes entreprises en raison des modalités de mise en place,
  • Le CPF a eu pour principal effet d’entrainer la cessation d’un grand nombre d’organismes de formation à cause de l’impréparation de sa mise en place,
  • Le C3P reste encore à ce jour comme un modèle de complexité administrative et d’absurdité économique.

Organiser la mobilité au regard de ses implications en termes de protection sociale est cohérent.

Mais il y a d’autres urgences sur ce sujet :

  • Régler la question du financement de la protection sociale, ce qui n’a plus été fait depuis 35 ans
  • Garantir contre les vrais gros risques que sont le handicap, l’arrêt de travail et le décès, particulièrement mal pris en charge pour certaines populations
  • Se prémunir face aux nouveaux risques liés au vieillissement

De grâce, attaquons nous aux vrais problèmes et arrêtons de chercher des dérivatifs administratifs à notre incapacité à régler les vrais problèmes !

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