Une récente étude britannique montre l’ampleur considérable de la robotisation sur les emplois du futur.
Au-delà des évolutions elles-mêmes, cela pose la question du financement de notre système de protection sociale.
Nous allons devoir évoluer très rapidement. En effet, le financement majoritaire par le travail ne sera tout simplement plus tenable à très brève échéance.
Deux chercheurs de l’université britannique d’Oxford, Carl Benedikt Frey et Michael Osborne, dans une étude publiée en septembre 2013, ont analysé près de 700 métiers.
L’idée de départ de leurs recherches était que plus la tâche est complexe, fait appel aux relations humaines et à la créativité, moins elle peut être remplacée par une machine.
Les résultats sont instructifs :
- Parmi les métiers ayant une forte chance d’être robotisés dans les prochaines années, on retrouve ainsi les secteurs de la logistique et des transports (chauffeur routier, conducteur de bus…). Cela, on s’y attendait.
- Mais les emplois nécessitant un gros travail de recherche devraient eux aussi être de plus en plus trustés par les robots. La raison : l’essor du « big data », et ce même là où l’on emploie une main d’œuvre très qualifiée.
- De nombreux autres métiers pourraient être touchés, dans des secteurs des plus diversifiés : les gestionnaires de crédit dans les banques, les maçons avec le développement des structures préfabriquées ou encore la vente avec les caisses automatiques et les démarcheurs téléphoniques.
Les chiffres de l’étude donnent le vertige : dans les 10 ou 20 prochaines années, aux USA, c’est près de la moitié des emplois qui sont menacés !
Certains métiers devraient rester protégés de cette robotisation en marche. C’est par exemple le cas des métiers artistiques (chorégraphe, compositeur musical, designer de mode…), de l’éducation, ou encore les postes de direction (chef d’entreprise, responsable des ressources humaines…). Mais cela ne constitue pas de gros bataillons en termes d’effectifs….
Dans ce contexte, il est urgent d’anticiper les conséquences en termes de financement de la protection sociale obligatoire.
Faire reposer la majeure partie des ressources sur le travail – et donc les cotisations sociales – ne sera tout simplement plus possible.
Il y a urgence à engager la réflexion permettant d’anticiper les changements indispensables au financement futur des prestations sociales et des retraites.
Pour aller plus loin, lire l’article d’Hubert Guillaud paru dans Les Echos : Travail – l’automatisation en question