Les Français sont incorrigibles !
Alors même que les négociations viennent de s’ouvrir pour tenter de sauver les régimes complémentaires des salariés Agirc-Arrco, un sondage instructif montre qu’ils rejettent les solutions sérieuses.
C’est une négociation à hauts risques qui s’est ouverte.
L’enjeu est ni plus ni moins la sauvegarde des deux régimes de retraite complémentaire des salariés du privé, l’Agirc pour les cadres, et l’Arrco pour tous les salariés. En dépit d’un l’accord tout récent (mars 2013), ces régimes gérés par les partenaires sociaux doivent trouver 5,5 milliards d’euros par an pour équilibrer leurs comptes. Ils versent déjà plus de pensions qu’ils ne prélèvent de cotisations. Si rien n’est fait, l’Agirc aura épuisé ses réserves en 2018, et l’Arrco en 2027.
Comme ils ne n’ont pas le droit d’emprunter sur les marchés – ce qui est d’ailleurs une bonne chose – ils vont devoir diminuer d’une manière ou d’une autre le montant des pensions versées.
Les solutions efficaces sont bien connues :
- Reculer les bornes d’âge : idéalement, décaler l’ouverture des droits de 62 à 64 ans, et la pension à taux plein de 67 à 69 ans. Une méthode efficace pour financer les retraites.
- Instaurer une décote, qui durerait quelques années
- Baisser le montant des retraites servies, les retraités actuels ayant acheté leurs points dans des conditions financières bien plus favorables que celles en vigueur aujourd’hui.
Une solution facile mais qui ne résoudrait rien serait la fusion des régimes Agirc-Arrco. Mais ce n’est pas en regroupant 2 grands malades qu’on va obtenir un organisme financièrement prospère.
De plus, d’après un sondage Odoxa pour Les Echos et Radio classique, les solutions envisagées pour sauver l’Agirc-Arrco semblent très majoritairement rejetées par les Français : ainsi près de 85% d’entre eux refusent de baisser les pensions servies.
Pour de nombreux Français, le réveil va être douloureux…